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 Just let me die, please... × Eglantine ♥

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Keir Sayanel
Keir Sayanel
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MessageSujet: Just let me die, please... × Eglantine ♥   Just let me die, please... × Eglantine ♥ EmptySam 22 Aoû - 17:54

Just let me die, please...
Keir ∞ Eglantine ♥

- Viens manger, vite. Viens manger.

Adossé à la porte de la chambre, Keir observa sa jeune captive secouer négativement la tête pour la énième fois. Il se passa la main sur le visage, et serra les dents pour s'empêcher de hurler. Voilà bientôt une semaine que la jeune femme n'avait rien avalé. Elle se contentait simplement de boire quelques gorgées d'eau, et encore, c'était parce que Keir lui fourrait la bouteille d'eau au bord des lèvres. Il continua de fixer Églantine. Elle était allongée sur le matelas. Dos à la porte, recroquevillée sur elle-même. Elle se levait simplement pour aller se laver, mais elle enfilait ses vêtements sales par dessus sa peau. Keir avait aperçu sa peau quelques jours auparavant. Sa blessure aux côtes ne semblait pas s'être améliorée. Elle avait les joues creusées.
Le brun ferma la porte, et s'installa à la table de la cuisine. Il avala rapidement son repas, et laissa l'assiette d’Églantine sur la table au cas-où elle se décidait à avaler quelque chose. La nuit était tombée depuis un moment déjà. Keir s'installa sur le fauteuil, frissonna légèrement ; la nuit allait être fraîche. Il écouta la respiration bruyante de sa captive pendant un moment, puis se leva en grognant. Il attrapa une couverture, et pénétra dans la chambre. Il s'approcha du matelas, et tendit la couverture à la jeune femme.

- Il va faire froid. Tu devrais te couvrir.

Il la regarda. Elle ne répondit rien, elle ne se tourna même pas vers lui. Keir soupira. Il s'apprêtait à tourner les talons, et à aller dormir. Mais la jeune femme avait décidé d'ouvrir la bouche.

- Laissez-moi mourir.

Il ouvrit la bouche pour répliquer quelque chose. Avait-il bien entendu ? Elle lui avait clairement demandé de la laisser mourir. Il se demanda pourquoi elle lui avait dit ça. Il n'était pas un véritable tortionnaire. Il prenait soin d'elle, non ? La preuve, il lui avait apporté une couverture. Il lui fournissait la nourriture, ce n'était pas certes digne d'un restaurant quatre étoiles – plutôt digne d'un camping – et même si elle refusait de se nourrir, il lui donnait quand même la possibilité de manger. Il ne sut pas trop quoi répondre. Incompréhension totale.

- Pardon?

Ce fut la seule chose qu'il trouva à dire. Il serra les dents, cette demande incongrue l'avait quelque peu énervé. Merde, quoi. Il s'était retrouvé avec cette gonzesse sur le dos parce qu'il n'avait pas eu d'autres choix, il l'avait gardé avec lui parce qu'il n'avait pas eu d'autres choix, il avait pris soin d'elle parce qu'il était tout simplement incapable de lui faire du mal. Et maintenant elle désirait tout simplement mourir. La jeune femme se redressa avec grand mal sur un de ses coudes. Elle fixa longuement Keir, les yeux plein de larmes. Puis elle reprit, d'une toute petite voix.

- T...Tuez-moi. Je vous en supplie.

La tuer ? Comment pouvait-elle demander une chose pareille ? Pourquoi demandait-elle une chose pareille ? Il frotta son visage, passa sa main dans ses cheveux. Il ne comprenait pas pourquoi elle réagissait subitement ainsi. Tentait-elle de se donner la mort en refusant de manger ? Il recula légèrement, s'éloignant du matelas.

- Tu délires. C'est ça, tu dois délirer. Tu vois ce que ça fait, de ne pas manger. Tu sais quoi ? Essaie de dormir, ça devrait aller mieux.

La brune secoua la tête, doucement, et gémit légèrement à cause de la douleur. Elle était si pâle. Si fragile. Keir était sûr que si elle sortait dehors et qu'elle tombait, elle se briserait les os. Ou alors, elle brûlerait en plein soleil tellement sa peau semblait fine.

- Vous ne comprenez pas...

Non, il ne comprenait pas, et il ne demandait qu'à comprendre.
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Eglantine de Lavallières
Eglantine de Lavallières
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MessageSujet: Re: Just let me die, please... × Eglantine ♥   Just let me die, please... × Eglantine ♥ EmptySam 22 Aoû - 17:57

Just let me die, please...
Keir ∞ Eglantine ♥


« Viens manger, vite. Viens manger. »

Pour toute réponse, j’offre à Keir un hochement de tête négatif. Non, je ne mangerai pas. Non, je ne me lèverai pas. D’après ce que j’ai réussi à compter, cela fait presque un mois que je suis ici, que nous sommes ici. Enfermés dans cette cabane, au milieu du désert. Une semaine que je ne m’alimente plus. C’est tout juste si j’accepte d’avaler quelques gorgées d’eau. Mourir. Voilà ce que j’ai décidé depuis quelques temps. Non pas parce que mon ravisseur est un monstre, qu’il me traite mal, oh non ! Bien loin de là même ! Il est gentil, me forcer certes à boire mais c’est uniquement pour que je ne meurs pas déshydratée. Pourtant, c’est ce que je voudrais. Qu’il me laisse dans un coin jusqu’à ce que mort s’ensuive. Je sais qu’avec la chaleur qu’il fait dans la journée, si j’arrêtais complètement de m’hydrater, il ne faudrait pas longtemps à mon corps affaibli pour lâcher. Dans mon dos, j’entends Keir pousser un soupir puis la porte se referme. Je me roule de nouveau en boule, paupières closes et poings serrés. Je retombe dans cette torpeur dans laquelle je suis plongée la plupart du temps. Un torpeur qui m’est si chère ! Je ne pense plus, ne sens plus, je suis juste vide.

C’est tout juste si je perçois le changement de température ; mon corps frissonne mais moi, je ne ressens rien. Ce n’est que lorsque la voix de l’homme brise le silence que je me rends compte qu’il fait froid, très froid. Pourtant je ne fais pas un mouvement pour attraper la couverture qu’il me tend. Je n’ouvre pas même les yeux. Oh quelle ingrate je suis ! Je pourrais au moins la refuser poliment. Mais les seuls mots qui s’échappent d’entre mes lèvres sont :

« Laissez-moi mourir. »

J’ouvre mes paupières, tourne la tête vers Keir qui s’est figé. Sa bouche est entrouverte sous la stupeur ; il cligne des yeux. Avec l’aide d’un coude, je parviens à me redresser légèrement. Lui. Lui est ma solution à mon problème. Il pourrait régler tout ça si facilement ! Avec son arme à feu… Un coup, juste un tout petit et mon calvaire prendrait enfin fin. Je me mords l’intérieur des joues, je sens les larmes me monter aux yeux tandis que Keir reste sous l’incompréhension la plus totale. Comment pourrait-il comprendre ? Lui qui un temps, me pensait princesse dans mon petit monde. Ah si seulement ! Je réitère ma demande, pire encore, le supplie.

« Tu délires. C'est ça, tu dois délirer. Tu vois ce que ça fait, de ne pas manger. Tu sais quoi ? Essaie de dormir, ça devrait aller mieux. »

Dans un ultime effort, je réussis à m’asseoir sur le matelas. Je secoue lentement ma tête de gauche à droite.

« Vous ne comprenez pas… Vous ne comprenez rien. Je murmure. Vous voulez faire un geste généreux ? Alors abrégez mes souffrances. »

Ma voix déraille un peu ; des sanglots l’obstruent et je dois m’arrêter de parler pendant quelques instants, le temps que les larmes s’éloignent.

« Je suis déjà morte à l’intérieur, je l’ai toujours été, vous ne feriez que me débarrasser de ce stupide corps. Trop fragile. Trop malade. Trop mourant. Savez vous ce que c’est, d’inspirer la pitié depuis le jour de votre naissance ? Oh pauvre bébé, il ne passera sûrement pas la nuit ! Oh pauvre petite, tellement malade qu’elle ne peut pas courir ! Oh pauvre Eglantine, clouée dans un fauteuil roulant ! Oh la pauvre qui ne vivra sûrement pas longtemps ! »

A mesure que je parle, je sens quelque chose monter en moi, quelque chose de nouveau.

« Oh mais comment pourriez-vous vous en douter ? Et qu’est-ce que cela peut bien vous faire ?! Dans quelques temps vous m’abandonnerez quelque part et on me retrouvera pour me ramener à mes parents ! Et là, que va-t-il se passer hein ?! Je vais vous le dire moi. Je vais être enfermée dans ma chambre, on ne me laissera plus sortir -déjà qu’on ne me l’autorisait que peu- puis d’ici quelques semaines, je vais me retrouver devant l’autel d’une église, à devoir épouser quelqu’un que je ne veux pas. Ensuite mon père et mon beau-père vont espérer que je tombe enceinte bien vite, qu’importe si je meurs en couches. Je serai au moins morte en servant à quelque chose ! »

Je m’énerve, balance cette maudite couverture loin de moi. C’est ça, qui monte en moi : la colère. La rage. Celle qui dort en moi depuis tout ce temps et qui attendait le bon moment pour surgir.

« Vous savez comment m’appelle mon très cher père ? Les surnoms affectueux dont il m’a affublée depuis que je suis née ? Oh ils sont variés mais ceux qui reviennent le plus sont « erreur de la nature », « bonne à rien » et d’autres petits surnoms forts agréables. Tout ça avec son lot de regard froid et indifférent. Je n’ai de toute façon jamais rien inspiré d’autre que pitié et indifférence. Ma mort ne peinera personne mais par contre cela coincera mon père qui n’aura plus personne à qui léguer la fortune familiale ainsi que les titres. Et croyez-moi, rien ne me ferait plus plaisir que de mettre père dans une telle situation. »

En m’adossant à la baignoire, je parviens à me lever.

« Voyez le service que vous me rendriez. Mettez fin à ce calvaire qui dure depuis trop longtemps. »

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Keir Sayanel
Keir Sayanel
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MessageSujet: Re: Just let me die, please... × Eglantine ♥   Just let me die, please... × Eglantine ♥ EmptySam 22 Aoû - 17:59

Just let me die, please...
Keir ∞ Eglantine ♥

- Vous ne comprenez pas...Vous ne comprenez rien. Vous voulez faire un geste généreux ? Alors abrégez mes souffrances.

La jeune femme s'arrêta, la voix soudainement secouée de sanglots. Elle avait raison, il ne comprenait pas pourquoi du jour au lendemain, elle avait cessé de s'alimenter, et pourquoi elle voulait visiblement mourir. Il la traitait bien. Elle était tombée sur un bon tortionnaire, en quelque sorte, on pouvait dire qu'elle avait eu de la chance. Il la laissa continuer, restant debout, les bras ballants.

- Je suis déjà morte à l’intérieur, je l’ai toujours été, vous ne feriez que me débarrasser de ce stupide corps. Trop fragile. Trop malade. Trop mourant. Savez vous ce que c’est, d’inspirer la pitié depuis le jour de votre naissance ? Oh pauvre bébé, il ne passera sûrement pas la nuit ! Oh pauvre petite, tellement malade qu’elle ne peut pas courir ! Oh pauvre Églantine, clouée dans un fauteuil roulant ! Oh la pauvre qui ne vivra sûrement pas longtemps !

Toujours sans voix, il laisse la jeune Églantine continuer. Elle s'énervait, et Keir savait pas expérience qu'il ne fallait pas s'oppose à quelqu'un qui était en rogne, aussi faible soit cette personne. Il en gardait de belles balafres dans le dos, et il n'avait pas vraiment envie que ça se reproduise. Il ne comprenait pas vraiment de quoi elle parlait, visiblement, elle avait l'air de dire qu'elle était malade. Depuis sa naissance. Mais quelle genre de maladie ? Il n'en savait rien. Pour l'instant.

- Oh mais comment pourriez-vous vous en douter ? Et qu’est-ce que cela peut bien vous faire ?! Dans quelques temps vous m’abandonnerez quelque part et on me retrouvera pour me ramener à mes parents ! Et là, que va-t-il se passer hein ?! Je vais vous le dire moi. Je vais être enfermée dans ma chambre, on ne me laissera plus sortir -déjà qu’on ne me l’autorisait que peu- puis d’ici quelques semaines, je vais me retrouver devant l’autel d’une église, à devoir épouser quelqu’un que je ne veux pas. Ensuite mon père et mon beau-père vont espérer que je tombe enceinte bien vite, qu’importe si je meurs en couches. Je serai au moins morte en servant à quelque chose !

Elle semblait persuadée qu'il allait finir par l'abandonner. Ce geste aurait été la suite logique des choses, lorsque les flics auraient retrouvé leurs traces, il l'aurait laissé seule et lui se serait enfui bien loin. Mais au fur et à mesure que la jeune femme parlait, il réalisa quelque chose. Il ne l'abandonnerait pas. On n'abandonnait pas quelqu'un qui souffrait le martyr dans sa vie de tous les jours. Il n'aurait pas le courage de la laisser sur le bord de la route en sachant maintenant qu'elle retournerait vivre une vie de misère. Une vie de misère dans une cage dorée, c'était paradoxal, comme situation.

- Vous savez comment m’appelle mon très cher père ? Les surnoms affectueux dont il m’a affublée depuis que je suis née ? Oh ils sont variés mais ceux qui reviennent le plus sont « erreur de la nature », « bonne à rien » et d’autres petits surnoms forts agréables. Tout ça avec son lot de regard froid et indifférent. Je n’ai de toute façon jamais rien inspiré d’autre que pitié et indifférence. Ma mort ne peinera personne mais par contre cela coincera mon père qui n’aura plus personne à qui léguer la fortune familiale ainsi que les titres. Et croyez-moi, rien ne me ferait plus plaisir que de mettre père dans une telle situation. Elle finit par se redresser, s'adossa à la baignoire, et termina son discours, essoufflée. Voyez le service que vous me rendriez. Mettez fin à ce calvaire qui dure depuis trop longtemps.

Keir déglutit péniblement. Il réfléchit, rapidement, il fallait qu'il agisse vite, il ne pouvait pas la laisser dans un état de nerf comme celui-ci. Il approcha sa main de la jeune femme, prudemment.

- D'accord, Églantine, calme-toi. Tu vas me donner mal au crâne à force de t'égosiller comme ça.

Il posa sa main sur son épaule. Tout en douceur, il l'amena sur le matelas et l'aida à s'asseoir. Elle ne se débattit pas, sûrement trop fatiguée après avoir prononcé tous ses mots. Keir s'installa à côté d'elle, passa sa main sur son visage, et s'éclaircit la gorge. Maintenant qu'elle était calmée, ils pouvaient parler. Il ne savait par où commencer. Elle venait de lui balancer tellement de choses au visage, qu'il ne savait pas quoi lui dire en premier. Il réunit ses idées, et finit par se lancer.

- OK, Églantine. Je suis pas trop du genre à bavarder, mais j'vais essayer. Il inspira. Il allait faire quelque chose qu'il n'avait pas fait depuis longtemps. Raconter son histoire. [color:c2c2=003366] Quand j'étais môme, j'ai vu mon père mourir. Dans la rue, criblé de balles, il baignait dans une mare de sang. Après ça, ma mère s'est pas très bien occupé moi, ni de mon frère d'ailleurs. Et j'étais comme toi. Je faisais de la peine aux gens. Le pauvre petit, il n'aura pas d'avenir. Le pauvre, personne ne voudra de lui. Alors, crois-moi, je sais ce que c'est.

Il fixa les lattes poussiéreuses au sol, les images de la journée où il était devenu orphelin d'un parent défilant devant ses yeux. Il esquissa un léger sourire, et redressa la tête.

- Mon père était quelqu'un de bien. Le tien a l'air d'être un salaud. Tu veux que je te dise ? Mourir, ce serait lui faire plaisir. Et tu ne veux pas faire plaisir à quelqu'un qui te maltraite ainsi, j'en doute. Lui, mériterait de crever.

La jolie brune fixait le sol, elle ne disait rien. Il ne savait pas si elle était intéressée par ce qu'il disait, mais il espérait que ses mots la toucherait un minimum. Il la regarda, et hésita pendant un moment. Finalement, il se décida, et glissa sa main sous le menton de la jeune femme. Elle tressaillit. Il tourna son visage vers lui, la forçant à le regarder. Il lâcha son menton.

- Regarde-moi, Églantine, et écoute-moi. Depuis le début je ne veux que ton bien. Tu as été une victime collatérale de mon braquage, j'ai aucune raison de te faire du mal. Si tu veux mourir, va. Le lac n'est pas loin d'ici, tu peux toujours aller te noyer dedans. Mais tu ne mourras pas de ma main, tu m'entends?

Il se leva du matelas, et resta quelques instants à observer la brune. Il n'allait pas l'abandonner, c'était certain, du moins pas tout de suite. Il s'inquiéta quand même, maintenant qu'il lui avait assuré qu'il ne voulait que son bien, elle allait rester avec lui un peu plus longtemps que prévu. Il s'était décidément foutu dans une sacrée merde en l'embarquant avec lui.

- Crois-moi, tu ne veux pas mourir.
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Eglantine de Lavallières
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MessageSujet: Re: Just let me die, please... × Eglantine ♥   Just let me die, please... × Eglantine ♥ EmptySam 22 Aoû - 18:05

Just let me die, please...
Keir ∞ Eglantine ♥


Je tremble. Tout mon corps est extrêmement tendu à cause de la colère qui me secoue. Je serre les dents ainsi que mes poings ; jusqu'à sentir mes ongles s'enfoncer dans ma chair. La légèrement douleur est bénéfique, elle m'empêche de perdre pied. Je suis en colère. En colère contre ma famille, contre ce père qui n'en a jamais été un ; qui me considère comme un objet. En colère contre ce corps qui m'est étranger. En colère contre cette vie injuste. Je sursaute lorsque je sens une main se déposer sur mon épaule, mon regard se fixe sur celui de Keir, debout en face de moi. Que compte-t-il faire ? Accéder à ma requête ? J'en doute. Doucement, il me force à m'asseoir sur le matelas et je m'exécute, bien docile. Je ne crois pas avoir de toute façon assez de force pour pouvoir l'empêcher de faire quoi que ce soit. Alors je m'assieds, de nouveau murée dans le silence. J'attends. J'attends qu'il fasse quelque chose. Dise quelque chose. N'importe quoi.

" OK, Églantine. Je suis pas trop du genre à bavarder, mais j'vais essayer."

Je relève légèrement la tête, juste pour observer brièvement les traits du visage de mon ravisseur. Et j'écoute. J'écoute cette histoire, son histoire. Vous ai-je déjà dit que la vie était injuste ? Pas seulement pour moi, pour beaucoup d'autres. C'est étrange ; de l'entendre ainsi se confier à moi, la fille qu'il a enlevé et qui n'est rien d'autre qu'une bavure dans son plan si parfait. Je rebaisse les yeux, observes le plancher poussiéreux de la cabane en me mordant les lèvres.

"Mon père était quelqu'un de bien. Le tien a l'air d'être un salaud. Tu veux que je te dise ? Mourir, ce serait lui faire plaisir. Et tu ne veux pas faire plaisir à quelqu'un qui te maltraite ainsi, j'en doute. Lui, mériterait de crever."

Avec force, je mords l'intérieur de mes joues. Il ne comprend pas. Il ne peut pas comprendre. La seule chose de ma personne qui intéresse mon père, c'est mon utérus. Rien d'autre. Je suis juste là pour pouvoir concevoir un héritier, à défaut d'en être un. Faire perdurer notre nom, notre domaine, notre titre, voilà tout ce qui intéresse mon charmant père. Oui, mourir viendrait compromettre tous les plans de père. Je ne réponds pas, je ne sais pas si argumenter sur ce sujet avec Keir est une excellente idée. Il a tout dit, n'est-ce pas ? Il va maintenant me laisser en paix. Mais soudainement, une main, sa main, vient se poser sur mon menton. Je frissonne. Il fait délicatement pivoter mon visage vers le sien et durant quelques instants, j'ai l'impression que mon coeur cesse de battre avant de s'emballer. Une étrange sensation se niche dans mon ventre ; comme... Comme des papillons. Mon regard s'ancre dans le sien ; il a vraiment de beaux yeux bleus.

"Regarde-moi, Églantine, et écoute-moi. Depuis le début je ne veux que ton bien. Tu as été une victime collatérale de mon braquage, j'ai aucune raison de te faire du mal. Si tu veux mourir, va. Le lac n'est pas loin d'ici, tu peux toujours aller te noyer dedans. Mais tu ne mourras pas de ma main, tu m'entends ?"

Amertume. Elle envahit mon palais, est désagréable. En plus de me retenir en plein milieu d'une forêt ; il n'accédera pas à mon unique requête. S'il se préoccupait réellement de moi, il le ferait. Je détourne la tête, l'énervement recommence à prendre le dessus, jamais de ma vie je ne me suis sentie ainsi.

"Crois-moi, tu ne veux pas mourir.
-Qu'en sais-tu ? Dis-moi, toi qui es si sage, comment peux-tu savoir ce que je désire et ce que je ne désire pas ?"

Je me lève, lui fais face. Je ne me suis même pas rendu compte du changement de personne ; lui que je vouvoyais jusqu'à présent ; par politesse, par distance.

"Je t'écoute. Silence. Tu ne dis rien ? Eh bien je vais te le dire, moi : tu n'en sais rien. Tu ne veux pas accéder à ma requête ; soit. Je m'en chargerai seule, et pourquoi me retiendrais-tu, d'ailleurs ? Pour éviter d'avoir ma mort sur ta conscience ? Ne t'en fais pas, je serai bientôt qu'un fantôme du passé, qu'un vague souvenir."

Il amorce un mouvement, m'armant de toute mes forces, je le repousse le plus violemment possible avant de lui fausser compagnie. Pour une fois, ma petite taille est un avantage. Je gagne la pièce principale, ouvre la porte d'entrée. L'air à l'extérieur est encore moite, désagréable. Je cours. Pour la première fois. Je cours à perdre haleine. Je glisse entre les arbres ; j'entends dans mon dos la voix de Keir mais je ne m'arrête pas. Si je tombe, nul doute que la chute sera brutale et douloureuse mais cela n'effleure même pas mon esprit. Je ne sens pas le sol par moment rugueux sous la plante nue de mes pieds ; tout m'est égal. J'ignore où je parviens à trouver la force d'avancer ainsi, mon corps est épuisé mais mon mental est d'acier. Il est là, le lac que je souhaitais trouver. Mon coeur bat à une vitesse folle dans ma poitrine ; j'observe la surface calme dans laquelle se reflette le ciel étoilé. J'avance dans l'eau, commence à m'y enfoncer de plus en plus, jusqu'à avoir de l'eau jusqu'au cou ; puis je nage, rapidement. Et, une fois que je suis certaine que mes pieds ne touchent plus le fond, je regarde une dernière fois le ciel avant de m'immerger complètement. C'est froid. C'est noir. Mais je n'ai pas peur.

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Keir Sayanel
Keir Sayanel
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MessageSujet: Re: Just let me die, please... × Eglantine ♥   Just let me die, please... × Eglantine ♥ EmptyDim 23 Aoû - 12:31

Just let me die, please...
Keir ∞ Eglantine ♥

- Crois-moi, tu ne veux pas mourir.

Keir espérait sincèrement que ses mots allaient avoir un quelconque impact sur la jeune femme, qu'elle allait être d'accord avec lui et qu'elle allait enfin accepter de redevenir comme avant. Il s'était rarement, voire jamais confié à quelqu'un, ou du moins, il n'en avait aucun souvenir. Alors se confier à quelqu'un qui avait probablement dix ans de moins que lui, simplement pour faire changer cette personne d'avis, c'était un record.
Mais visiblement, la jeune brune ne voyait pas les choses de la même façon.

- Qu'en sais-tu ? Dis-moi, toi qui es si sage, comment peux-tu savoir ce que je désire et ce que je ne désire pas?

Keir remarqua directement le changement de personne. Elle se leva, le fixa droit dans les yeux. Par pur réflexe, il fit un pas en arrière. La petite avait pris de l'assurance. Il fallait se méfier, elle avait sûrement la force d'un moineau, et elle se ferait probablement terriblement mal si elle tentait quoi que ce soit envers lui. Mais on était parfois étonnés de ce que les gens étaient capables de faire.

- Je t'écoute. Il ouvrit la bouche pour répliquer quelque chose, mais aucun son ne franchit la barrière de sa gorge. Tu ne dis rien ? Et bien je vais te le dire, moi : tu n'en sais rien. Tu ne veux pas accéder à ma requête, soit. Je m'en chargerai seule, et pourquoi me retiendrais-tu, d'ailleurs ? Pour éviter d'avoir ma mort sur la conscience ? Ne t'en fais pas, je ne serai bientôt qu'un fantôme du passé, qu'un vague souvenir.

OK. Il fallait qu'il réagisse. Elle était prête à se suicider, il le savait. Et il ne pouvait pas laisser quelqu'un se donner la mort sans avoir au moins essayé quelque chose. Il avança son bras vers elle, mais elle le bouscula de toutes ses forces. Il tituba, recula légèrement, prenant quelques secondes pour reprendre ses esprits. Lorsqu'il releva la tête, elle était déjà partie. Elle était sortie de la cabane. Merde de merde. Elle l'avait écouté, finalement. Il n'aurait pas dû parler du lac. Il se dépêcha de sortir, elle avait couru vite, elle était déjà loin, même s'il la distinguait à peine au milieu des arbres et de la nuit.

- EGLANTINE !

Pas de réponse. Logique. C'était étrange, il aurait dû avoir peur qu'elle s'enfuie et qu'elle raconte tout aux flics. Mais il savait qu'elle ne le ferait pas. Elle était désespérée. Tellement désespérée qu'elle voulait en terminer avec ce monde. Il ne pouvait pas la laisser mourir. Il se mit à courir lui aussi, slalomant entre les troncs.

- Églantine, fais pas de conneries, tu m'entends ?

Il trébucha sur une racine, manqua de tomber mais se rattrapa à un arbre. Il avait perdu quelques précieuses secondes. Il reprit sa course, la main égratignée, quelques gouttes de sueurs lui glissant le long de la colonne vertébrale. Il finit par atteindre le lac au bout de quelques minutes qui lui semblèrent durer des heures. Il arriva au moment même où la jeune femme s'immergeait complètement. Il fallait qu'il fasse quelque chose, et vite. Elle était tellement faible qu'il ne lui faudrait que quelques instants avant de se noyer. Il se précipita au bord de l'eau, et s'empressa d'entrer dans le lac, sans se préoccuper de la température de l'eau. Il nagea le plus vite possible. Arrivé à l'endroit où elle avait disparu, il plongea. Il n’arrivait pas à ouvrir les yeux sous l'eau, et de toute façon, ça n'aurait servi à rien, la luminosité était proche de zéro. Il dût la chercher à tâtons. Ne la trouvant pas, il remonta à la surface pour reprendre sa respiration.

- EGLANTINE!

Son appel résonna à la surface de l'eau. C'était inutile, elle n'allait bien évidemment pas lui répondre. Il passa sa main sur son visage. Il tenta de se souvenir de ce qu'il avait appris en cours de natation, lorsqu'il allait à l'école. Il gonfla ses poumons d'une nouvelle gorgée d'air, et plongea. Il trouva la jeune Églantine, qui avait presque atteint le fond du lac. Il pria intérieurement pour qu'elle soit encore vivante, et il remonta à la surface. Elle ne bougea pas d'un pouce, elle n'ouvrit pas les yeux, elle ne respirait pas. Sans se poser plus de questions, il la ramena sur la rive. Il l'allongea par terre. Il ne savait pas quoi faire. Enfin, il avait eu des films. Mais un film, ce n'était pas exactement identique à la réalité. Il essaya donc d'appliquer ce qu'il avait vu, il plaça ses mains au niveau de la poitrine de la jeune femme, et entama un semblant de massage cardiaque. Il sentit les os de la jeune femme sous ses doigts, il se demanda s'ils étaient brisés.

- Respire, respire, respire...

Il continua son massage pendant quelques instants. Il commençait à perdre espoir. Il se demandait s'il allait devoir lui faire du bouche à bouche. Soudain, la jeune brune se mit à tousser bruyamment, recrachant toute l'eau qu'elle avait dans les poumons, inspirant une grande bouffée d'air. Keir poussa un long soupir de soulagement.

- Tu me fais plus jamais ça, tu m'entends ? Plus jamais. J'ai cru que t'allais y passer.

Il l'aida à se relever, de façon à ce qu'elle se tienne sur un coude pour reprendre sa respiration. Puis il se laissa lui aussi tomber sur le sol, s'adossa à un arbre, à bout de souffle.
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Eglantine de Lavallières
Eglantine de Lavallières
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MessageSujet: Re: Just let me die, please... × Eglantine ♥   Just let me die, please... × Eglantine ♥ EmptyJeu 27 Aoû - 16:53

Just let me die, please...
Keir ∞ Eglantine ♥


"Mon père était quelqu'un de bien. Le tien a l'air d'être un salaud. Tu veux que je te dise ? Mourir, ce serait lui faire plaisir. Et tu ne veux pas faire plaisir à quelqu'un qui te maltraite ainsi, j'en doute. Lui, mériterait de crever."

L'eau est glacée ; elle me coupe presque le souffle lorsque je pénètre dans le lac. La surface plane s'agite légèrement sous mes mouvements, je nage jusqu'à ce que mes pieds ne puissent plus toucher le sol, au milieu de l'étendue d'eau. Je lève les yeux vers le ciel, observe le ciel d'encre parsemé d'étoiles. C'est magnifique. Quel dommage de ne pas avoir pu profiter de ce monde qui recèle tant de merveilles ! Mais ce n'est pas grave, j'aurais au moins au la chance de pouvoir voir ce ciel étoilé, pur et dénué de vilains immeubles qui gâchent la vue. Quoi de mieux que de quitter ce monde face à une telle vision ? Un petit sourire vient étirer mes lèvres, je ferme mes paupières et après une dernière inspiration, me laisse couler dans l'eau.
Le liquide m'en globe totalement, je descends lentement ; c'est apaisant. Je me laisse porter par les courants qui l'entraînent un peu plus dans les profondeurs obscures et glaciales. J'expire. Des bulles s'échappent d'entre mes lèvres jusqu'à ce que mes bronches soient complètement vidées d'oxygène. Durant quelques instants, je ne bouge plus, tout mon corps est immobile lorsque, dans un reflex de survie que je ne peux contrôler ; ma poitrine se soulève dans un hoquet et l'eau s'engouffre dans ma bouche, mon larynx et mes poumons. Sans que je puisse y faire quoi que ce soit, mon corps cherche encore à vivre tandis que mon esprit, lui, est totalement déconnecté de la réalité. Mes paupières se ferment. Apaisement.

C'est violent. La douleur est fulgurante. Elle part de ma poitrine pour se diffuser dans l'intégralité de mon corps. L'eau dans mes poumons s'agitent, de léger spasmes secouent ma poitrine avant que le liquide contenu dans mes bronches commencent à s'échapper par mes lèvres. Je tousse, recrache l'eau qui est remplacée par l'oxygène. Je prends de profondes inspirations, je ne comprends pas. Je ne comprends plus. Mes yeux s'ouvrent, je cligne des paupières plusieurs fois, complètement perdue. Que fais-je sur la berge du lac ? Pourquoi ne suis-je pas tout au fond ?

"Tu me fais plus jamais ça, tu m'entends ? Plus jamais. J'ai cru que t'allais y passer.

Keir. Sa main se pose sur mon dos, il m'aide à me redresser mais cela ne fait qu'empirer la douleur ; je grimace. Je ne tiens que quelques secondes en position à demi-relevée avant de me laisser retomber sur le sol humide. Respirer est un calvaire ; la moindre inspiration crée une douleur vive et tenace.

"Pourquoi ? J'arrive à articuler en serrant les dents. Pourquoi as-tu fait ça ? Tu as pourtant bien dit que j'étais libre de mourir, alors pourquoi es-tu venu ? Tous tes problèmes se seraient envolés."

Je tente de me redresser, en vain, mes côtes protestent et je laisse échapper une plainte de douleur. Les larmes me montent aux yeux puis se mettent à dégouliner le long de mes joues blêmes. J'étais si près du but ; si près de pouvoir mettre fin à mon calvaire qui dure depuis vingt-cinq ans. C'était sans compter sur Keir ! Intérieurement je le maudis ! Maudit soit-il d'être venu me "sauver". En prenant sur moi, je parviens à m'asseoir. Tout mon corps est agité de spasmes de douleur. De mes doigts tremblants, je viens déboutonner un peu le haut de ma robe, écarte les pans afin de constater les dégâts. Je me mords les lèvres. Mes côtes sont noires. La moindre parcelle de peau qui recouvre mes côtes a pris une couleur sombre ; elles sont complètement brisées. Je referme la robe, me laisse à nouveau tomber par terre. Mes vêtements sont collés à ma peau, une brise souffle et me voilà qui commence à grelotter. J'ai froid. Très froid. Un bruissement à côté de moi, je n'y prête pas attention ; peut-être qu'avec un peu de chance on me laissera mourir ici. Non. Je sens un bras se glisser sous mon dos et un autre sous la pliure de mes genoux, l'instant qui suit mon corps quitte le sol. Ma tête est lourde, je ne la tiens plus, elle bouge au rythme des pas de Keir avant de venir se poser contre le haut de son torse pour ne plus bouger. Elle reste ainsi durant tout le trajet qui nous ramène dans la petite cabane cachée entre les arbres.

Délicatement, il me dépose sur le fauteuil et je l'entends s'affairer. Rapidement l'odeur de la fumée vient piquer mon nez et une lueur rougeoyante danse derrière mes paupières. Je les entrouvre, un feu brûle maintenant dans l'âtre de la cheminée mais j'ai toujours aussi froid ; sûrement à cause de mes vêtements trempés. Keir réapparaît dans mon champ de vision, il tient une de ses t-shirts et une couverture.

"Vaudrait mieux que tu te changes, tu vas attraper la mort."

J'hoche de la tête mais... Je ne parviens pas à bouger un bras sans qu'une fulgurante douleur ne foudroie tout mon corps.

"Je n'y arrive pas." Je murmure, la voix tremblante.

Je peux vaguement l'entendre qui soupire légèrement et... Ses doigts se posent sur la boutonnière de ma robe, défont doucement les boutons. Je ne sais plus où me mettre, où regarder, mes jours doivent être écarlates mais avec un peu de chance on peut mettre ça sur le compte de la chaleur émanant de la cheminée. C'est Keir qui retire ma robe, je vois son regard s'attarder sur mes côtes avant de me mettre le t-shirt puis la couverture sur les épaules. C'est terminé. Je crois. Mais le voilà qui revient avec le matelas qu'il pose devant la cheminée puis il me reprend dans ses bras et me dépose sur le lit de fortune. C'est là que ça s'impose à mon esprit : il m'a sauvée. Alors qu'il aurait pu me laisser mourir dans la plus grande indifférence, il m'a tirée des eaux et ramenée à la vie. Moi. Sa captive. Son fardeau. Personne n'a jamais rien fait pour moi, jamais. Mon cœur manque un battement. Il est tellement différent de toutes les personnes que j'ai pu rencontrer dans ma vie.

"Je suis désolée. Je chuchote doucement. Merci..."

Je n'ai plus envie de mourir. Plus maintenant.

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